Le Musée d'art moderne

Ils en parlent... 

«Ce musée aura le privilège de montrer que […] notre Communauté est capable de créer en province un autre pôle d’attraction dans le domaine de l’art, son influence se développera probablement en Belgique […] et à d’autres pays voisins», Arthur Notebart, président de la Communauté urbaine de Lille, Donation Geneviève et Jean Masurel à la Communauté urbaine de Lille: exposition , Musée du Luxembourg, 14 mars-25 mai 1980.

Du Musée d'art moderne...

Le 9 juillet 1976, le conseil de la Communauté urbaine de Lille décide à l’unanimité d’accepter les collections d’œuvres d’art de Geneviève et Jean Masurel. En effet, ceux-ci possèdent une belle collection d’œuvres héritée de leur oncle Roger Dutilleul et complétée par leurs soins. Divers courants d'art moderne et d'art contemporain y sont représentés via les œuvres d’artistes de renom dont Picasso, Modigliani ou encore Kandinsky, et d’artistes régionaux tels Eugène Dodeigne, Eugène Leroy, Arthur Van Hecke. Il est alors apparu indispensable d’offrir à ces œuvres d’art un écrin digne de ce nom : le projet de Musée d’art moderne est né.

Le 1er avril 1977, Pierre Chaigneau est nommé conservateur du Musée d’art moderne encore à construire. Durant les travaux, il occupe des bureaux provisoires à la Communauté urbaine de Lille et loge, pour l’anecdote, rue Masurel dans le Vieux-Lille.

En 1978, un concours d’architectes est organisé pour la construction du musée. Roland Simounet en est le lauréat, choix soutenu par les donateurs.

Pierre Chaigneau assure les relations entre la CUDL, les donateurs et l’architecte.

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Signature de l'acte de donation officielle de la collection Masurel, 16 octobre 1979


Le mardi 16 octobre 1979, l'acte de donation officielle de la collection à la Communauté urbaine est signé à Paris chez M. et Mme Masurel.

La collection est présentée au public lors d’une exposition au Musée du Luxembourg, à Paris, du 14 mars au 25 mai 1980.

Le 23 mai 1980, Arthur Notebart, président de la Communauté urbaine de Lille, pose la première pierre du musée à Villeneuve-d’Ascq, en présence des époux Masurel, de l'architecte Roland Simounet et du conservateur Pierre Chaigneau. 3 ans plus tard, le musée est inauguré le 21 mai 1983, puis ouvre ses portes le 17 novembre de la même année en présence de Jack Lang, ministre de la Culture. 

Fin 1986, Pierre Chaigneau quitte le musée. Joëlle Pijaudier-Cabot arrive à sa tête en 1987 pour presque 20 ans.

En plus de ses collections permanentes, le musée propose de nombreuses expositions temporaires, dont celles consacrées à Pablo Picasso et Fernand Léger.

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Vue du chantier du musée, en septembre 1981


... au LaM

En 1999, les collections sont enrichies d'une donation d'art brut de l'association L'Aracine. L’origine de cette collection remonte à 1969, lorsque Madeleine Lommel découvre l’art brut. Elle n’aura alors de cesse de travailler à la promotion et à la connaissance de ce courant artistique méconnu en France. Avec l’aide de Michel Nedjar et Claire Teller, elle va constituer une collection d’œuvres d’art et fonder, en 1982, l’association L'Aracine dont elle devient la directrice. En 1999, l’association fait don de sa collection, forte de plus de 3500 œuvres, au Musée d’art moderne. C'est aujourd’hui la plus grande collection d'art brut présentée en Europe et le musée continue à l’enrichir régulièrement.

En juillet 2002, un concours européen d'architectes est lancé pour restructurer le Musée d'art moderne et y concevoir une extension afin d’accueillir la nouvelle collection d'art brut. À l'issue de ce concours, six candidats sont retenus. C’est finalement Manuelle Gautrand qui est désignée lauréate.

En 2004, le Musée d’art moderne participe aux manifestations de Lille 2004 avec l’exposition «Mexique-Europe, allers-retours, 1910-1960» du 4 septembre 2004 au 30 janvier 2005 qui accueille plus de 210 000 visiteurs. En 2006, le musée est classé premier musée de région au palmarès annuel des musées établi par le Journal des Arts. En janvier 2006, le musée ferme ses portes après l’exposition «Dubuffet et l’art brut» pour la réalisation des travaux d’extension.


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Travaux de la toiture de l'extension du LaM, février 2008

Durant les 4 années de travaux, le musée continue à présenter ses collections par le biais d’expositions hors les murs en France et à l’étranger notamment au Japon et en Belgique. Courant 2006, Joëlle Pijaudier-Cabot quitte son poste pour devenir directrice des musées de Strasbourg. En décembre 2007, le musée change de nom et devient le LaM, Lille Métropole Musée d’art moderne, d’art contemporain et d’art brut. En juillet 2009, Sophie Lévy est nommée conservatrice en chef du LAM et va avec son équipe assurer sa réouverture.

Le 21 septembre 2010, l’extension du musée est inaugurée en présence de Martine Aubry, présidente de Lille Métropole Communauté urbaine, de Gérard Caudron, maire de Villeneuve-d'Ascq, ainsi que de Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture, et de l'ancien maire de Lille, Pierre Mauroy.

En 2012, le LaM est pour la deuxième fois classé premier musée de région au palmarès annuel du Journal des arts.

Sophie Lévy quitte le musée pour la direction des musées de Nantes en février 2016, après l’inauguration de l’exposition «Modigliani, l’œil intérieur» qui accueille près de 200 000 visiteurs. En mai 2016, le musée dépasse le million de visiteurs depuis sa réouverture en 2010.

En janvier 2017, Sébastien Delot, ancien conservateur au MAC/VAL de Vitry-sur-Seine et au Musée d’art moderne de Saint-Etienne, est nommé conservateur en chef du LaM.


Ils ont fait le LaM, ils vous racontent...

Pour écouter les témoignages oraux de ceux qui ont participé à la création du musée d'art moderne devenu LaM, cliquez sur le micro .


Quelques éléments chronologiques

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Le LaM, août 2010

 

  • 1976 : La Communauté urbaine de Lille accepte les collections de Jean et Geneviève Masurel.
  • 1979 : Donation Masurel de 219 oeuvres d'art moderne à la Communauté urbaine de Lille.
  • 1980 : Première exposition de la donation Masurel au Musée du Luxembourg à Paris.
  • 1980 : Pose de la première pierre.
  • 1983 : Ouverture officielle en présence de Jack Lang.
  • 1999 : Donation des 3500 oeuvres de la collection d'art brut de L'Aracine.
  • 2004 : Première exposition «Les chemins de l'Art brut».
  • 2004-2005 : 210 000 visiteurs pour «Mexique allers-retours» dans le cadre de Lille2004.
  • 2006 : Fermeture du musée pour les travaux d’extension.
  • 2010 : Inauguration du LaM.

Pour découvrir le LaM, cliquez ici.



Présentation du Musée d'art moderne de Villeneuve d'Ascq au journal télévisé de France 3 Nord-Pas de Calais, 8 mai 1981 / Source INA

Le reportage comporte une interview de Pierre Chaigneau, premier conservateur du Musée d'art moderne.

Accès à la vidéo et à sa notice sur le site de l'INA en cliquant sur l'image :

 

Le petit +

Les toits-terrasses du bâtiment initial reflètent les influences méditerranéennes de son architecte Roland Simounet. Celui-ci est, en effet, né en Algérie en 1927. Il a fréquenté l’école d’architecture à Alger à 20 ans. Il y a créé un bureau d’architecture en 1951 où il travaillera à la résorption des bidonvilles avant de rejoindre la France en 1960.