Les 4 C à l’œuvre : l’exemple d’une collection d’affiches

Les affiches du Stadium non classées.

Archives de la MEL

Collecter, Classer, Conserver et Communiquer : les fameux 4 C qui font battre les cœurs des archivistes, les 4 lettres qui résument leurs principales missions. Et voici un exemple concret de la façon dont tout cela est mis en œuvre : le traitement d’un vrac d’affiches.

 

D’ordinaire, les Archives collectent des versements déjà classés et conditionnés en boites. Cependant, il arrive parfois que les documents arrivent sous forme de vrac, c’est-à-dire un ensemble de documents non triés ni classés et inventoriés. On accepte exceptionnellement ce type de prise en charge pour les contenus essentiels. C’est ce qui s’est produit il y a quelques temps, le service Archives ayant eu la chance de collecter un vrac émanant du Stadium, équipement sportif de la MEL construit au milieu des années 1970. Ce vrac comportait notamment un ensemble d’affiches. Au premier regard, celles-ci n’étaient pas classées par ordre chronologique, ni même thématique. La première étape du classement a donc été de les trier en fonction des disciplines et des dates des manifestations. On profite de ce tri pour faire un point sur l’état général des affiches et écarter les exemplaires en surnombre, en conservant quand c’est possible 2 exemplaires en bon état.

Lorsque ce tri est effectué, on passe à la rédaction du bordereau de versement : on décrit chaque affiche (nature de la manifestation, discipline, dimensions, etc.) et on lui attribue une cote unique. Dans le cas présent, il s’agit de la série 11 Fi (Fi désignant les fonds figurés) et chaque affiche se voit attribuer sa cote : 11 Fi 1, 11 Fi 2, etc.

Enfin, les affiches sont conditionnées, c’est-à-dire rangées dans des pochettes transparentes en melinex, matériau qui permet de conserver les documents à très long terme sans les altérer. Les affiches sont ensuite placées dans un meuble à plans.

Dernière étape du traitement, le bordereau de versement est intégré à la base de données du service Archives ainsi qu’aux inventaires en ligne sur le site internet.

Les affiches sont désormais consultables sur place, en salle de lecture, ou encore utilisables pour de futures actions de valorisation du service.

 

La série 11 Fi, entre sport et musique

Le 11 Fi constitue un fonds de 171 affiches des plus intéressants : on y trouve un grand nombre de manifestations organisées au Stadium depuis les années 1970 jusqu’aux années 2000.

La majorité des affiches est relative au sport. On y retrouve bon nombre d’affiches pour des rencontres ou des tournois de football (matchs du LOSC et du RC Lens contre des équipes de niveau européen tels que Liverpool ou le Bayern de Munich, tournois d’étés du Stadium, matchs amicaux de l’équipe de France, etc.), de rugby (matchs de l’équipe de France, Stade Français), mais aussi de lutte, de hockey-sur-gazon et d’athlétisme dont les affiches des grands meetings internationaux, entre autres.

Au cours de son histoire, le Stadium n’a pas accueilli que des manifestations sportives : il s’est également mué en salle de concert en plein air en accueillant des festivals de musique militaire et des artistes nationaux et internationaux tels que Yannick Noah, Khaled, Johnny Hallyday et Pink Floyd.

Dans un autre registre, ces affiches relatent à leur manière l’évolution des techniques de communication et des styles graphiques liés : textes simples et dessins dans les années 1970, utilisation croissante des photographies à partir des années 1990. À leur façon, les affiches racontent ainsi une histoire visuelle des évènements ayant rythmé l’histoire du Stadium.

 

Pour en savoir plus, l'instrument de recherche 11 Fi est en ligne.

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L'expérimentation du métro !

Photographie aérienne du polygone d’essais du VAL, situé à l’ouest de la faculté des sciences d’Annappes, dans sa situation en février 1973.

On aperçoit en bordure de la piste d’essai, sur la droite, le boulevard du Breucq (RN227) en cours de construction. Tout en haut à droite, quelques bâtiments de la Cité Scientifique.

Archives de la MEL - Cote document  1083 W 281

À l’occasion des 40 ans de l’inauguration du métro de l’agglomération lilloise, les Archives de la MEL dédient à ce mode de transport un nouveau document du moment. Avec la rentrée qui approche, c’est de toute façon le moment de reprendre les rames !

 

L’implication de la CUDL

Le VAL en tant que moyen de transport en commun innovant destiné à assurer la liaison entre la ville nouvelle de Lille-Est - en cours d’aménagement par l’EPALE depuis 1969 - et Lille est prévu dans le schéma d’aménagement du secteur est de Lille rédigé la même année.

C’est à partir de 1970 que la MEL, alors Communauté urbaine de Lille (CUDL) intervient précisément dans son histoire : elle prend en considération le projet le 24 avril et, le 23 octobre, elle décide de subventionner les études de transport dédiées et la réalisation d’un prototype sur un polygone d’essais à hauteur de 1 250 000 francs. L’objectif est simple : relier les logements, facultés, stades et parcs de Villeneuve-d’Ascq au centre de Lille.

Rapidement, la participation métropolitaine s’intensifie : alors qu’elle mandate l’EPALE en 1971 pour l’organisation d’un concours de réalisation de la ligne, son vice-président en charge des transports urbains préside celui-ci et l’attribue aux sociétés MATRA (ensemblier et automatismes), CIMT (caisse) et CEM (traction électrique, dont moteurs) en 1972.

En 1974, par délibération, le conseil communautaire de la CUDL adopte un plan global des transports qui décide d’un réseau de transport de type métro utilisant le système VAL. Étendu sur plusieurs lignes, le projet, plusieurs fois remanié, constitue les prémices du réseau de métro lillois.

 

Un système innovant testé grandeur nature

Le VAL, acronyme du projet Villeneuve-d’Ascq/Lille, désigne également un véhicule automatique léger.

Les principes sur lesquels reposent les véhicules ont été spécialement mis au point pour l’opération par l’Institut d’électronique de l’Université de Lille et notamment par le professeur Robert Gabillard. Celui-ci dépose en effet le 31 juillet 1971 un brevet portant sur les automatismes d’un système de transport sans conducteur : distribution et contrôle automatique des billets, mais surtout pilotage et régulation de marche automatiques des véhicules. Il s’agit là d’une véritable innovation mondiale, directement reprise et développée par MATRA l’année suivante et qui sera plus tard reproduite à l’international.

Constitué de véhicules à faible gabarit spécialement créés pour le projet, l’ensemble VAL est mis à l’essai dès l'été 1973 sur la piste dite « polygone d’essais », achevée en mai de la même année. Ces essais – d’abord manuels puis automatiques – sur cette piste d’une longueur de 1,6 km se prolongeront jusqu’en 1976. 

À l'automne 1977 jusqu'en avril 1979, est construit sur un terrain de 12 hectares au bout de la ligne 1, au-delà de la station Quatre-Cantons, un garage-atelier pour accueillir la livraison de la première rame et assurer la maintenance. Sur la zone du garage-atelier se trouve une piste d’essai longue de 800 mètres, avec une station et une portion en pente pour recréer les conditions réelles de circulation. Le polygone d'essais est donc abandonné au bénéfice de la nouvelle piste.

 

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Retour vers le passé avec le musée de Plein Air !

Plans des façades de la Maison de Bambecque

Etude pour la réalisation de toiture de chaume (échelle 14/100, 42 x 29.7 cm)

Archives de la MEL - Cote document : 1200 W 13, 2012

Des chaumières à Villeneuve d’Ascq ?

Comme un petit coin d’antan perdu dans la grande métropole, le Musée de Plein Air invite le visiteur à faire un tour dans cet espace de verdure où sont plantés ci et là des témoins architecturaux du passé. Maisons à toit de chaume, pigeonnier, bergerie, moulin, grange ou encore chartil… Autant d’exemples de bâtiments sauvegardés par l’association ayant à l’époque la charge de ce site peu commun.

Il fut implanté à Villeneuve-d’Ascq à l’initiative de l’Association de sauvegarde du patrimoine rural et des métiers traditionnels des régions du Nord, menée par Monique Teneur et créée en 1983. Cette association à caractère patrimonial endosse la mission de sauver le petit patrimoine architectural rural voué à disparaître. Elle sauve d’ailleurs son premier bâtiment 2 ans plus tard. Dans ce cadre, un lieu permettant de rebâtir ces témoins de l’architecture rurale et d’accueillir le public pour le sensibiliser à ces questions a ouvert officiellement ses portes en 2007 (accueillant déjà les « amis » du musée en 2006), basé aujourd’hui sur un site appartenant à la MEL. Ce lieu est appelé Musée de Plein Air. Il est doté aujourd’hui de 23 bâtiments datant du XVIIe au XIXe siècle. Leur provenance marque son attachement à la région : Flandres principalement, mais également Artois et Picardie.

Le patrimoine dans tous ses états

Tout en mettant en place des actions de médiation à destination des scolaires et des familles, le musée se veut un conservatoire des coutumes et de la vie rurale de notre région en recevant différents artisans au sein du parc pour y présenter leur travail et même y vivre : c’est un musée vivant. Dans le même temps, le Musée de Plein Air invite également le public à venir se former à différentes techniques anciennes comme le chaume. C’est un travail de sauvegarde des savoir-faire traditionnels qui est mis en place. C’est aussi un lieu de préservation des espèces régionales : animaux des basses-cours et des prairies s’y retrouvent pour faire vivre au visiteur une immersion totale dans cet environnement rustique.

Plus récemment, en 2022, l’Association, appelée aujourd’hui « Monique Teneur, sauvegarde du patrimoine rural », a mené en partenariat avec plusieurs autres associations à caractère patrimonial, le premier Forum des acteurs du patrimoine rural des Hauts-de-France. Accueillant les acteurs ayant à cœur la préservation et la sensibilisation du public au petit patrimoine bâti, le musée organise de nombreuses manifestations dans ce but.

Depuis 2005, le Musée de Plein Air est géré par l’Espace Naturel Lille Métropole. Déjà propriétaire du terrain, la MEL devient alors maître d’ouvrage du projet et propriétaire des bâtiments. L’association continue de conserver son rôle d’animateur, d’enrichissement des collections, de recherche ethnographique etc...

De paille et de terre …

Parmi les projets de démontage et reconstruction du bâti rural sur ce site, on peut citer la chaumière de Bambecque, très bel exemple du bâti vernaculaire de.

En paille de seigle ou de blé, en bruyère, jonc, genêt ou roseau, le chaume doit être déposé et remonté environ tous les 30 à 40 ans. C’est l’occasion de stages pratiques pour le Musée de Plein Air qui est doté de plusieurs bâtisses à toit de chaume de ce type. Après la dépose de la paille et la réparation du lattis, les bottes sont fixées puis égalisées pour épouser la pente de la toiture. Arrivé en haut, un toit de mortier est coulé à la jonction des deux pans de toiture. C’est sur ce faîtage que de la terre est installée pour accueillir des végétaux, des iris ou de la joubarde dont les racines participent à la consolidation du faîtage mais également réputée pour éloigner la foudre.

La maison traditionnelle flamande telle que la représente celle de Bambecque vue ici, est également une maison en torchis : un mélange de paille et d’argile que l’on utilise pour monter les murs.

Dans leur but de promouvoir l’artisanat et les savoir-faire d’antan : cette maison a également accueilli plusieurs ateliers d’artisanats tels que de la taille et sculpture sur bois, un atelier d’enduits et peintures naturels ou encore un autre de modelage et céramique.

Le musée travaille également dans un volet plus social lié à la préservation de ces savoir-faire. Monique Teneur l’explique dans un article de Nord-Éclair du 6 juin 2005 (1200 W 10) : « nous ne faisons pas que réhabiliter des maisons. Nous réhabilitons également des métiers en voie de disparition. Qui sait encore travailler le torchis de nos jours ? Nous voulons transmettre et valoriser ces métiers oubliés et abandonnés […] Simultanément, nous faisons œuvre de pédagogie et d’insertion. Le montage de nos maisons se fait uniquement par le biais de chantiers d’insertion … ». Ainsi, le travail de l’enduit, le torchis, la pose de silex et de chaume sont autant de techniques qui ont pu être expérimentées par des jeunes en insertion.

 

 

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Le «fabuleux» destin de l’usine élévatoire de Bousbecque !

Le plan en coupe des bâtiments (74 x 48cm) 

Le papier est d’un grammage de 135 gr/m². Le bâtiment abritant les machines, la cheminée ainsi que le puisard y sont dessinés à l’encre et coloriés à l’aquarelle. Échelle 1/100e.

Archives de la MEL - Cote document : 10766 W 24151

Grandeur et décadence d’un bâtiment industriel

Les fonds qui constituent les Archives de la MEL proviennent, en partie, de structures dissoutes dont notre établissement a repris les compétences. C’est le cas des documents qui sont l’objet de cette publication : le cahier des charges, les esquisses et plans réalisés dans le cadre de la construction puis de la rénovation de l’usine élévatoire de Bousbecque.

Essors démographique et économique inouïs !

Nous sommes en 1861, neuvième année du règne de Napoléon III. Les populations des villes de Roubaix et Tourcoing explosent. La première voit le nombre de ses habitants doubler entre 1841 et 1861, passant de 24802 à 49274, tandis que pour la seconde, il n’augmente que d’un tiers, de 22503 à 33458. Cet essor démographique est la conséquence d’une croissance économique importante. La crise de 1848 est surmontée. Confiants, les industriels des deux villes renouvellent leur outillage et réalisent des profits importants durant les années 1850.

Pénurie d’eau

L’expansion économique a pour conséquence une surexploitation des ressources disponibles en eau. Celles-ci ne suffisent plus à étancher la soif des usines. En 1859, le préfet du Nord crée une structure intercommunale : le Service municipal des eaux de Roubaix et Tourcoing. Ce dernier est constitué d’ingénieurs des Ponts-et-Chaussées et dirigé par des conseillers municipaux délégués issus des deux communes. Son objectif : assurer un approvisionnement en eau pérenne et de qualité, tant pour l'eau à usage industriel que pour l'eau potable. C’est sous la direction de ce service que l’usine élévatoire de Bousbecque est élaborée et construite. Les machines à vapeur qu’elle abrite pompent l’eau de la Lys pour alimenter l’industrie textile des deux villes.

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Le 1 % artistique

Élévation de façade du CES Dupleix avec codes couleur de la mosaïque, 1974

Archives de la MEL - Cote document : 779 W 150

À l’occasion des 70 ans du 1% artistique, les Archives de la MEL vous proposent un nouveau document du moment consacré à cette thématique.

Mais de quoi parle-t-on ?

Le 1% artistique ou 1% décoration a été institué par l’arrêté du 18 mai 1951. Il s’agit d’une mesure qui consiste à réserver, à l’occasion de la construction ou de l’extension de bâtiments publics, une partie du budget pour réaliser une ou plusieurs œuvres d’art spécialement conçues pour le lieu.

L’article 3 de cet arrêté prévoit que « Les collectivités communales et départementales, les établissements publics dotés de l’autonomie administrative et financière qui relèvent du ministère de l’éducation nationale auront à proposer, dans les mêmes conditions que l’architecte auteur du projet, des artistes auxquels serait confiée l’exécution des travaux de décoration. »

Entre 1968 et 1985, dans le cadre de sa compétence en matière de construction et de fonctionnement des établissements d’enseignement secondaire et des écoles du 1er degré (primaire et maternelle) implantés dans les ZUP et ZAC, la Communauté urbaine de Lille finance 27 groupes scolaires, 12 écoles maternelles et construit plus d’une soixantaine de collèges et lycées. Elle est aussi propriétaire de près de 110 établissements du second degré. Au titre du 1% artistique, elle finance donc la décoration et l’installation d’œuvres d’art dans les établissements scolaires jusqu’en 1985.

Les Archives de la MEL conservent les dossiers des projets et réalisations de ces opérations de décoration dans les versements 164 W et 779 W notamment. Ces dossiers contiennent les arrêtés du préfet d’agrément de l’artiste choisi, les délibérations de la CUDL actant le projet de décoration retenu, photographies, plans des bâtiments faisant apparaître l’emplacement de l’œuvre, curriculum vitae de l'artiste, contrats, estimation des travaux, note descriptive des travaux, correspondance, certificats de paiements, récapitulatif des œuvres de l'artiste.

Nous vous proposons de découvrir quelques documents issus du dossier (779 W 150) de la création artistique de Michel Degand, originaire de Loos-lez-Lille, réalisée en 1974 pour le CES Dupleix à Lille, aujourd'hui  collège Martha Desrumaux. Il s'agit d'une mosaïque en grès de cérame positionnée sur la façade du bâtiment, situé à l'angle des rues Vantroyen et Dupleix.

Michel Degand a aussi réalisé les fresques des stations de métro Fives et Rihour, à Lille, retrouvez son témoignage ici.

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Une œuvre d’art monumentale dans le métro

Reproduction de la fresque recouvrant les trois murs intérieurs de la station de métro Gare Lille-Europe.

Archives de la MEL - Cote document : 54559

Ce document présente un paysage bien connu des métropolitains : la fresque de la station de métro Gare Lille-Europe.

Dès la création de la ligne 1, inaugurée en 1983, la MEL (alors dénommée Communauté urbaine de Lille) avait souhaité installer des œuvres d’art dans les stations de son métro. L’objectif était d’humaniser un système entièrement automatisé et avec peu de personnel dans les stations.

Cette volonté se poursuit pour la ligne 2. Chaque station de métro est confiée à un architecte qui doit s’associer à un artiste pour concevoir un aménagement intérieur original. Les architectes retenus pour la construction de la station Gare Lille-Europe est le cabinet de Martine et Jean Pattou. Ce dernier, également peintre, prend en charge la réalisation d’une œuvre dans la station.

Dès la première esquisse de 1991, le cabinet Pattou imagine une station dont les murs intérieurs seraient recouverts d’une immense fresque. Le descriptif du projet révèle que Jean Pattou souhaitait y déployer une « ville utopique », qui « présentera une variation des espaces architecturaux dans le Nord d’hier à demain ».

C’est finalement le monde entier qu’il nous permet de contempler en attendant le métro. Comme l’énonce Pierre Mauroy dans son discours inaugural du 11 octobre 2000, le voyageur qui emprunte la station de métro Gare Lille-Europe peut « s’imaginer au pied de Tower Bridge à Londres, ou de la cathédrale de Basile le Bienheureux à Moscou, apercevoir les pyramides d’Egypte ou Sainte-Sophie à Istanbul, ou encore se promener dans les rues de Manhattan et autour du Mont Saint-Michel ». Interviewé par les archivistes de la MEL, Jean Pattou raconte comment lui est venue cette idée : l’arrivée du TGV en plein cœur de Lille a permis à chacun, à partir de cette station, de prendre le train jusqu’à l’aéroport de Paris Charles-de-Gaulle, et, de là, de voyager partout dans le monde.

Mais il ne s’agit pas uniquement d’un paysage urbain. En y prêtant attention, on se rend compte que cette ville imaginaire est bel et bien habitée de centaines de personnages qui défilent sur les nombreux ponts et escaliers qui occupent le premier plan. L’artiste s’est d’ailleurs amusé à peindre des habitants de son quartier, les musiciens de la fanfare de l’École d’architecture de Lille où il a enseigné, et Rem Koolhaas, architecte urbaniste du projet Euralille. Enfin, respectant la tradition des peintres de la Renaissance, il s’est lui-même représenté !

Ce décor mural a été réalisé à partir d’œuvres de format plus réduit qui ont été numérisées et imprimées sur trois bâches mesurant 50 mètres de haut par 18 mètres de large.

Bien que la station de métro soit ouverte au public en 1994, la fresque n’est installée et inaugurée qu’en 2000. Elle est présentée à Lionel Jospin lors de sa venue à Lille pour l’achèvement de la ligne 2 jusque Tourcoing. Parallèlement, une exposition présentant une version de la fresque à l’échelle 1/10e et des études préparatoires est organisée à Paris, à la Maison du Nord-Pas-de-Calais. Cette exposition, intitulée « Piranèse 2000 », fait de cette fresque un hommage à l’œuvre de Giovanni Battista Piranesi (dit Le Piranèse, 1720-1778), à ses architectures et perspectives complexes.

Pour écouter des extraits du témoignage de Jean Pattou, cliquez ici.

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