À l’aube des années 1970, la Communauté urbaine de Lille (CUDL) doit faire face à deux enjeux majeurs dans le domaine des transports : fluidifier et harmoniser les transports en commun (réseaux, tarifs) d’une part, relier la ville nouvelle de Villeneuve-d’Ascq à la Gare Lille-Flandres d’autre part.

C’est dans ce contexte qu’intervient Jean-Claude Ralite, premier directeur de l’Etablissement public d’aménagement de la ville nouvelle de Lille-Est (EPALE). En effet, conscient de ces enjeux, il va convaincre la CUDL de travailler sur un nouveau mode de transports, plus pertinent que ceux existants à l’époque dans la métropole. C’est ainsi que le 30 juin 1970, la Communauté urbaine en confie l’étude à l’EPALE. Dès le départ, le projet a l’important soutien d’Arthur Notebart, président de la CUDL.

L’EPALE se rapproche de l’Université des sciences et technologies de Lille (USTL) et du professeur Robert Gabillard. Celui-ci imagine un moyen de transport inédit, de petit gabarit, capable de mettre en œuvre une fréquence très élevée et entièrement autonome, c’est-à-dire avec un système de conduite automatique intégrale. Le brevet d’invention est déposé le 2 juillet 1971 et les études de prototypes commencent. En 1973, deux premiers prototypes sont testés pour la première fois sur une voie de 1,3 km située à Lezennes (site de l’actuel Stade Pierre-Mauroy).

À partir de 1974, de nouveaux tests du prototype de rame sont réalisés. Ils durent environ une année pendant laquelle il parcourt près de 30 000 km. À l’issue des essais, le prototype est validé et le VAL devient le premier métro automatisé du monde.

Alors que la construction et le montage des premières rames commencent dans les usines de la Compagnie industrielle de matériel de transport (CIMT) à Marly, les premiers chantiers du métro sont lancés. Ils concernent le tronçon entre le garage-atelier à Villeneuve-d'Ascq et la Place de la République à Lille. Des sondages de terrain ont été préalablement réalisés en divers points du tracé choisi et les travaux de gros-œuvre débutent à la fin de l’année 1978. Deux méthodes de creusement vont être successivement appliquées. Des haveuses vont d'abord creuser depuis le haut du tunnel. Mais, à partir de 1981, ce sont des tunneliers qui prennent le relais. Ils sont plus pratiques, car ils permettent un creusement aux dimensions définitives du tunnel.

Par ailleurs, certaines parties de la ligne sont aériennes et nécessitent la construction d’un viaduc. Celui-ci culmine jusqu’à plus de 9 mètres et se développe sur une longueur de 1225 mètres au total. Il est composé de 9 éléments distincts et de piliers de 5 mètres de haut. Le chantier s’achève en février 1980, ce qui permet d’équiper les voies pour le matériel roulant.

Enfin, la construction des stations est réalisée en même temps que celle des tunnels et du viaduc, mais de façon indépendante.

Les chantiers, qui en résultent, sont très impressionnants et ont beaucoup d’impact pour les riverains, notamment du fait de bouleversements de la circulation durant les travaux.

Le 25 avril 1983, à la station "République", François Mitterrand, président de la République, inaugure la première ligne du métro aux côtés d'Arthur Notebart et de Pierre Mauroy, maire de Lille. Dans un premier temps, la ligne 1 correspond à un tronçon de 9 km pour 13 stations entre les stations "Quatre cantons" et "République". Très rapidement, 5 stations supplémentaires, pour un total de 18, sont mises en service pour une ligne mesurant 13,5 km, au final.

Fort du succès de la ligne 1, la Communauté urbaine adopte le tracé définitif de la partie ouest de la ligne 1bis le 3 février 1984. Les travaux de gros-œuvre de cette nouvelle ligne, qui se termine à Lomme, sont lancés dès avril 1985. La ligne 1bis, opérationnelle fin 1988, est mise en service le 1er avril 1989.

Dès lors, une intense réflexion s’engage pour relier Lille aux villes de Tourcoing et Roubaix. Après débats, la CUDL décide de faire passer la ligne 1bis par Mons-en-Barœul, évitant ainsi le Grand-Boulevard et le tramway. Le principe d’origine d’organisation des transports est ainsi respecté : complémentarité des différents réseaux.

La première étape est la création de la station "Gare Lille-Europe", mise en service en 1994. La ligne 1bis change alors de nom et devient la ligne 2. La deuxième extension reliant Lille à la station "Fort de Mons" est mise en service dès 1995. Dans le même temps, les travaux de la plus grande section, mesurant près de 13 km, sont entrepris. Après 6 années de travaux, 16 nouvelles stations sont ouvertes le 18 août 1999. L'inauguration de la ligne 2 du métro se déroule le 27 octobre 2000 en présence de Lionel Jospin alors Premier Ministre.

Plus de 30 ans après sa mise en service, la ligne 1 du métro fait peau neuve. En effet, la hausse constante du trafic et le souci d’apporter aux utilisateurs de meilleures conditions de sécurité et de confort impliquent des travaux d’aménagement : nouvelles rames deux fois plus longues (de 26 à 52 m), modernisation des stations, etc…

Pour écouter les témoignages oraux de ceux qui ont participé à la création du métro, cliquez sur le micro .

• 1970 : La Communauté urbaine confie à l’EPALE l’étude d’un nouveau moyen de transports devant relier Villeneuve-d’Ascq à Lille.
• 1975 : Fin des essais du prototype de rame à Lezennes et validation du système VAL.
• 1978 : Début des travaux de la ligne 1.
• 1979 : Naissance de la Compagnie de Métro de Lille (COMELI) qui prend en charge la gestion du métro.
• 1983 : Inauguration par François Mitterrand de la ligne 1.
• 1989 : Mise en service de la ligne 1bis.
• 1994 : La ligne 1bis est rebaptisée "ligne 2" au moment de l’ouverture de la station "Gare Lille-Europe".
• 1999 : Mise en service de la ligne 2 jusqu’à la station "Tourcoing centre".
• 2000 : Inauguration par Lionel Jospin du dernier tronçon de la ligne 2.

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