Document d'août 2023

L'expérimentation du métro !

Photographie aérienne du polygone d’essais du VAL, situé à l’ouest de la faculté des sciences d’Annappes, dans sa situation en février 1973.

On aperçoit en bordure de la piste d’essai, sur la droite, le boulevard du Breucq (RN227) en cours de construction. Tout en haut à droite, quelques bâtiments de la Cité Scientifique.

Archives de la MEL - Cote document  1083 W 281

À l’occasion des 40 ans de l’inauguration du métro de l’agglomération lilloise, les Archives de la MEL dédient à ce mode de transport un nouveau document du moment. Avec la rentrée qui approche, c’est de toute façon le moment de reprendre les rames !

 

L’implication de la CUDL

Le VAL en tant que moyen de transport en commun innovant destiné à assurer la liaison entre la ville nouvelle de Lille-Est - en cours d’aménagement par l’EPALE depuis 1969 - et Lille est prévu dans le schéma d’aménagement du secteur est de Lille rédigé la même année.

C’est à partir de 1970 que la MEL, alors Communauté urbaine de Lille (CUDL) intervient précisément dans son histoire : elle prend en considération le projet le 24 avril et, le 23 octobre, elle décide de subventionner les études de transport dédiées et la réalisation d’un prototype sur un polygone d’essais à hauteur de 1 250 000 francs. L’objectif est simple : relier les logements, facultés, stades et parcs de Villeneuve-d’Ascq au centre de Lille.

Rapidement, la participation métropolitaine s’intensifie : alors qu’elle mandate l’EPALE en 1971 pour l’organisation d’un concours de réalisation de la ligne, son vice-président en charge des transports urbains préside celui-ci et l’attribue aux sociétés MATRA (ensemblier et automatismes), CIMT (caisse) et CEM (traction électrique, dont moteurs) en 1972.

En 1974, par délibération, le conseil communautaire de la CUDL adopte un plan global des transports qui décide d’un réseau de transport de type métro utilisant le système VAL. Étendu sur plusieurs lignes, le projet, plusieurs fois remanié, constitue les prémices du réseau de métro lillois.

 

Un système innovant testé grandeur nature

Le VAL, acronyme du projet Villeneuve-d’Ascq/Lille, désigne également un véhicule automatique léger.

Les principes sur lesquels reposent les véhicules ont été spécialement mis au point pour l’opération par l’Institut d’électronique de l’Université de Lille et notamment par le professeur Robert Gabillard. Celui-ci dépose en effet le 31 juillet 1971 un brevet portant sur les automatismes d’un système de transport sans conducteur : distribution et contrôle automatique des billets, mais surtout pilotage et régulation de marche automatiques des véhicules. Il s’agit là d’une véritable innovation mondiale, directement reprise et développée par MATRA l’année suivante et qui sera plus tard reproduite à l’international.

Constitué de véhicules à faible gabarit spécialement créés pour le projet, l’ensemble VAL est mis à l’essai dès l'été 1973 sur la piste dite « polygone d’essais », achevée en mai de la même année. Ces essais – d’abord manuels puis automatiques – sur cette piste d’une longueur de 1,6 km se prolongeront jusqu’en 1976. 

À l'automne 1977 jusqu'en avril 1979, est construit sur un terrain de 12 hectares au bout de la ligne 1, au-delà de la station Quatre-Cantons, un garage-atelier pour accueillir la livraison de la première rame et assurer la maintenance. Sur la zone du garage-atelier se trouve une piste d’essai longue de 800 mètres, avec une station et une portion en pente pour recréer les conditions réelles de circulation. Le polygone d'essais est donc abandonné au bénéfice de la nouvelle piste.

 

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