Clin d'œil

Touches impressionnistes en Métropole

 

Il y a 150 ans, soit le 15 avril 1874, s’ouvre à Paris la première exposition de la Société anonyme des peintres, sculpteurs, graveurs, etc. Parmi les exposants : Edgard Degas, Alfred Sisley, Auguste Renoir, Berthe Morisot, Claude Monet. Le terme d’impressionniste n’existe pas encore, mais ce sont bien ces peintres, devenus depuis des « stars » internationales, qui présentent alors leurs travaux.

Pour célébrer cet événement marquant de l’histoire de la peinture, les expositions sur le mouvement impressionniste fleurissent ce printemps. Les musées de la métropole lilloise ne sont pas en reste, puisque trois d’entre eux – le MUBA de Tourcoing, La Piscine de Roubaix et le Palais des Beaux-Arts de Lille – présentent des œuvres impressionnistes. Pour autant, ce n’est pas la première fois que ces artistes sont mis à l’honneur dans ces musées. Nous avons découvert, nichés dans les archives du service Culture de la MEL, des dossiers relatifs à l’exposition « Berthe Morisot, dans l’intimité des impressionnistes » qui s’est tenue au Palais des Beaux-Arts en 2002 (10 mars - 9 juin 2002) et à « Degas, sculpteur », qui s’est ouverte à La Piscine en 2010 (7 octobre 2010 - 16 janvier 2011).

 

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Affiche de l’exposition rétrospective sur Berthe Morisot au palais des Beaux-arts de Lille


Rares sont les femmes à accéder à une carrière de peintre au XIXe siècle, dans un monde encore largement dominé par l’emprise masculine. Berthe Morisot (1841-1895) fait partie de ces exceptions, devenue même l’une des plus importantes figures du mouvement impressionniste. Jeune fille, elle prend des cours de dessin comme le veut une bonne éducation bourgeoise. Elle poursuit dans cette voie et suit des cours avec les peintres Joseph Guichard et Camille Corot, fréquente des cercles d’artistes indépendants, parmi lesquels Édouard Manet, qui deviendra son beau-frère. En 1874, elle participe à la première exposition dite « impressionniste ».

L’exposition que lui consacre le Palais des Beaux-Arts de Lille en 2002 est une rétrospective de son œuvre, rassemblant une centaine de peintures, aquarelles et pastels, dont certaines n’avaient pas été présentées depuis la fin du XIXe siècle. Contrairement à ses amis peintres, Berthe Morisot ne représente pas de scènes de la vie moderne parisienne, mais s’attache plutôt à dépeindre des scènes de la vie quotidienne et intime, où les femmes et les enfants prennent une place importante.

 

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Extrait du livret « Berthe Morisot, magicienne de l’impressionnisme », livret pédagogique pour les 12-15 ans


Quelques années plus tard, le musée La Piscine à Roubaix rend hommage à un artiste mieux identifié du grand public, notamment grâce à ces peintures de danseuses, Edgard Degas (1834-1917). L’exposition organisée en partenariat avec le musée d’Orsay innove en mettant à l’honneur son travail de sculpteur. Degas n’ayant exposé qu’une seule sculpture de son vivant, ses héritiers découvrent à son décès des dizaines de sculptures dans son atelier. Il s’agit de modelages, travaillés en terre ou en cire autour d’une armature métallique, qui servaient à Degas d’études préparatoires à ses tableaux. Les sculptures pouvant être sauvées sont alors éditées en bronze. L’exposition roubaisienne présente 73 sculptures accompagnées de lithographies, photographies et dessins, qui ainsi confrontées, permettent de saisir les liens entre étude en volume et traduction picturale. L’exposition remporte un succès certain, comptabilisant plus de 90 000 visiteurs.

 

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Carton d’invitation au vernissage de l’exposition « Degas, sculpteur » au musée La Piscine