Document d'avril 2023

Retour vers le passé avec le musée de Plein Air !

Plans des façades de la Maison de Bambecque

Etude pour la réalisation de toiture de chaume (échelle 14/100, 42 x 29.7 cm)

Archives de la MEL - Cote document : 1200 W 13, 2012

Des chaumières à Villeneuve d’Ascq ?

Comme un petit coin d’antan perdu dans la grande métropole, le Musée de Plein Air invite le visiteur à faire un tour dans cet espace de verdure où sont plantés ci et là des témoins architecturaux du passé. Maisons à toit de chaume, pigeonnier, bergerie, moulin, grange ou encore chartil… Autant d’exemples de bâtiments sauvegardés par l’association ayant à l’époque la charge de ce site peu commun.

Il fut implanté à Villeneuve-d’Ascq à l’initiative de l’Association de sauvegarde du patrimoine rural et des métiers traditionnels des régions du Nord, menée par Monique Teneur et créée en 1983. Cette association à caractère patrimonial endosse la mission de sauver le petit patrimoine architectural rural voué à disparaître. Elle sauve d’ailleurs son premier bâtiment 2 ans plus tard. Dans ce cadre, un lieu permettant de rebâtir ces témoins de l’architecture rurale et d’accueillir le public pour le sensibiliser à ces questions a ouvert officiellement ses portes en 2007 (accueillant déjà les « amis » du musée en 2006), basé aujourd’hui sur un site appartenant à la MEL. Ce lieu est appelé Musée de Plein Air. Il est doté aujourd’hui de 23 bâtiments datant du XVIIe au XIXe siècle. Leur provenance marque son attachement à la région : Flandres principalement, mais également Artois et Picardie.

Le patrimoine dans tous ses états

Tout en mettant en place des actions de médiation à destination des scolaires et des familles, le musée se veut un conservatoire des coutumes et de la vie rurale de notre région en recevant différents artisans au sein du parc pour y présenter leur travail et même y vivre : c’est un musée vivant. Dans le même temps, le Musée de Plein Air invite également le public à venir se former à différentes techniques anciennes comme le chaume. C’est un travail de sauvegarde des savoir-faire traditionnels qui est mis en place. C’est aussi un lieu de préservation des espèces régionales : animaux des basses-cours et des prairies s’y retrouvent pour faire vivre au visiteur une immersion totale dans cet environnement rustique.

Plus récemment, en 2022, l’Association, appelée aujourd’hui « Monique Teneur, sauvegarde du patrimoine rural », a mené en partenariat avec plusieurs autres associations à caractère patrimonial, le premier Forum des acteurs du patrimoine rural des Hauts-de-France. Accueillant les acteurs ayant à cœur la préservation et la sensibilisation du public au petit patrimoine bâti, le musée organise de nombreuses manifestations dans ce but.

Depuis 2005, le Musée de Plein Air est géré par l’Espace Naturel Lille Métropole. Déjà propriétaire du terrain, la MEL devient alors maître d’ouvrage du projet et propriétaire des bâtiments. L’association continue de conserver son rôle d’animateur, d’enrichissement des collections, de recherche ethnographique etc...

De paille et de terre …

Parmi les projets de démontage et reconstruction du bâti rural sur ce site, on peut citer la chaumière de Bambecque, très bel exemple du bâti vernaculaire de.

En paille de seigle ou de blé, en bruyère, jonc, genêt ou roseau, le chaume doit être déposé et remonté environ tous les 30 à 40 ans. C’est l’occasion de stages pratiques pour le Musée de Plein Air qui est doté de plusieurs bâtisses à toit de chaume de ce type. Après la dépose de la paille et la réparation du lattis, les bottes sont fixées puis égalisées pour épouser la pente de la toiture. Arrivé en haut, un toit de mortier est coulé à la jonction des deux pans de toiture. C’est sur ce faîtage que de la terre est installée pour accueillir des végétaux, des iris ou de la joubarde dont les racines participent à la consolidation du faîtage mais également réputée pour éloigner la foudre.

La maison traditionnelle flamande telle que la représente celle de Bambecque vue ici, est également une maison en torchis : un mélange de paille et d’argile que l’on utilise pour monter les murs.

Dans leur but de promouvoir l’artisanat et les savoir-faire d’antan : cette maison a également accueilli plusieurs ateliers d’artisanats tels que de la taille et sculpture sur bois, un atelier d’enduits et peintures naturels ou encore un autre de modelage et céramique.

Le musée travaille également dans un volet plus social lié à la préservation de ces savoir-faire. Monique Teneur l’explique dans un article de Nord-Éclair du 6 juin 2005 (1200 W 10) : « nous ne faisons pas que réhabiliter des maisons. Nous réhabilitons également des métiers en voie de disparition. Qui sait encore travailler le torchis de nos jours ? Nous voulons transmettre et valoriser ces métiers oubliés et abandonnés […] Simultanément, nous faisons œuvre de pédagogie et d’insertion. Le montage de nos maisons se fait uniquement par le biais de chantiers d’insertion … ». Ainsi, le travail de l’enduit, le torchis, la pose de silex et de chaume sont autant de techniques qui ont pu être expérimentées par des jeunes en insertion.

 

 

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