La fabrique du métro : le VAL

1983-2023 : cela fait 40 ans que le VAL transporte des millions d’usagers à travers la métropole lilloise.

À l’origine se trouvait le souhait de développer un moyen de transport en site propre innovant et économique. Des recherches conjointes de l’Université des sciences et technologies de Lille et de MATRA va naître le premier métro automatique au monde : le VAL.

Aujourd’hui, le réseau de métro se déploie sur 43,7 km réparti en deux lignes et dessert 60 stations.

Comment a-t-il été pensé, construit et mis en service ? Quelles évolutions a-t-il connu depuis 40 ans ? Plus de 200 documents issus des Archives de la MEL et des services d’archives du territoire métropolitain (Archives nationales du monde du travail, Archives départementales du Nord, Archives municipales de Lille, Roubaix, Tourcoing et Villeneuve-d’Ascq) vous révèlent ses secrets.

Bon voyage !

Un métro à Lille

Après Paris, Lyon et Marseille, Lille est la quatrième agglomération française à s’équiper d’un métro. « Métro » pour « métropolitain », c’est-à-dire un chemin de fer électrique, généralement souterrain, qui dessert une grande ville. Initialement, ce nouveau moyen de transport est prévu pour la Ville nouvelle de Villeneuve-d’Ascq, alors en construction. Mais le projet va rapidement séduire la Communauté urbaine de Lille, déjà en proie à des problématiques de mobilité.

Une innovation technologique

En 1970, Jean-Claude Ralite, président de l’EPALE fait appel à l’Université des sciences et technologies de Lille (USTL), basée à Villeneuve-d’Ascq et plus précisément au professeur Robert Gabillard, directeur du laboratoire de radioélectricité et d'électronique de l’USTL et son équipe. Il leur demande de travailler à l’invention d’une solution innovante pour un nouveau mode de transport pour relier Villeneuve-d’Ascq à la Gare Lille-Flandres, en desservant les nouveaux quartiers, les deux centres universitaires importants et les quartiers existants.

Le VAL allait prendre forme...

Un parcours à définir

Une fois actée, la réalisation du métro de la Communauté urbaine de Lille peut réellement débuter. La première étape est de définir précisément le tracé de ses lignes, c’est-à-dire le parcours à emprunter. Quartiers et sites stratégiques doivent être desservis pour rendre service au plus grand nombre, tout en tenant compte de l’avis des communes concernées, et en s’assurant que les ressources financières sont suffisantes. Une tâche complexe qui nécessite, pour chacune des deux lignes, plusieurs années d’études.

Des lignes à bâtir

22 ans : c’est le temps qu’il aura fallu pour construire les 43,7 km de lignes qui composent le réseau du métro de la Communauté urbaine de Lille. Tantôt aériens, tantôt souterrains, les travaux de la première ligne débutent en 1978 et s’achèvent en 1983. Dès l’année suivante, le chantier de la ligne 1 bis commence, pour une mise en service en 1989. La ligne 2 est construite de manière plus échelonnée, par grands tronçons, et est finalisée en 2000.

Des lieux pour les usagers : les stations

Au total, soixante stations sont construites sur les deux lignes de métro du réseau lillois. S’adaptant aux équipements du parcours, elles sont soit aériennes, soit semi-enterrées, soit souterraines. Mais elles sont aussi conçues pour les usagers, et à ce titre elles doivent être les plus accessibles et sécurisées possible. La SOFRETU, une filiale de la RATP, assure la maîtrise d’ouvrage. Des architectes et artistes sont associés à la conception des stations pour travailler plus spécifiquement à leur aménagement intérieur.

La mise en service

Après 13 ans de travail, le VAL est enfin prêt à être mis en service. Cette première mondiale d’un métro sans conducteur transportant des usagers méritait bien plusieurs inaugurations officielles !

Mais comment et par qui est-il exploité ? Quel est son mode d’emploi pour les usagers ? Va-t-il trouver son public ?

Le VAL s'exporte

Avec l’invention de son système automatique et l’approbation de sa fiabilité, le VAL fait beaucoup parler de lui. Des demandes de renseignements et de visites affluent de France et du monde entier. L’entreprise MATRA accompagne cet engouement : elle compte bien vendre son système à d’autres villes. Les échanges sont nombreux, et plusieurs collectivités optent pour le VAL dans les années 1980 et 1990, de même que des aéroports qui y voient un système de desserte efficace entre leurs différents terminaux. Une dizaine de métro VAL circulent aujourd’hui encore dans le monde.